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Est ce que j'ai le choix ?

Laura_shamma
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Synopsis
Après dix ans de relation, Aysha, 33 ans, découvre que l’homme qu’elle a tant soutenu dans ses galères l’a trahie sans scrupule. Cœur brisé, fierté piétinée, elle décide de se reconstruire seule. Plus question de faire confiance. Mais alors qu’elle tente d’oublier, un inconnu de 24 ans surgit dans sa vie comme une tornade. Insolent, mystérieux, séduisant… et bien plus riche qu’il ne veut le montrer. Pourquoi s’intéresse-t-il à une femme plus âgée, désabusée, au bord du gouffre ? Entre confrontations, attirance inattendue, secrets bien gardés et douleurs du passé, Aysha n’a jamais voulu de cette histoire. Mais au fond… Est-ce qu’elle a vraiment le choix ?
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Chapter 1 - 1 : Est ce que j'ai le choix

Elle avait rêvé qu'il la trompait. Un simple cauchemar, pensait-elle au réveil. Elle n'y avait pas prêté attention… jusqu'à ce que le téléphone de son compagnon sonne, pendant qu'il était sous la douche. Sans réfléchir, elle décrocha.

— Bébé, le rendez-vous tient toujours ce soir ? murmura une voix féminine à l'autre bout du fil.

Le lendemain, elle le confronta. Il haussa les épaules avec un calme glacial :

— D'accord, tu m'as démasqué. Mais ce n'est pas de ma faute si t'es devenue aussi ennuyante. Tu veux jamais rien faire, t'es juste là… Alors ouais, je t'ai remplacée.

Elle sentit quelque chose se briser en elle. Les mains tremblantes, elle hurla :

— Espèce de CONNARD ! C'est moi qui t'aide avec tes dettes ! C'est moi qui t'ai soutenu pendant que tu t'écroulais ! Tu m'as dit que quand tout serait réglé, on se marierait… Et maintenant tu me remplaces ?!

Le soir même, alors qu'il quittait la maison, les larmes aux yeux — sans qu'elle sache s'il pleurait par honte ou simplement par peur de perdre son confort — elle rassembla ses affaires, les jeta devant la porte et changea la serrure.

Ils n'étaient pas mariés. Elle l'avait voulu. Lui, jamais.

Espèces d'ordure de Cole

Cette nuit-là, elle n'a pas dormi. Pas vraiment. Juste restée là, assise sur le sol de la cuisine, dos au frigo, les genoux repliés contre sa poitrine. Elle regardait le vide, sans pleurer. Comme si les larmes avaient décidé de la trahir aussi.

Chaque pièce de l'appartement lui rappelait une illusion. Le canapé sur lequel ils avaient passé des soirées sans parler. Le lit qu'elle partageait avec un homme qui, elle s'en rendait compte, ne l'avait peut-être jamais aimée. Juste utilisée. Dix ans. Dix ans à construire une vie autour de quelqu'un qui n'avait rien bâti pour deux.

Elle se leva au petit matin, les yeux cernés, le cœur écrasé. Elle marcha jusqu'au miroir de la salle de bain. Se regarda longuement. Une femme. Fatiguée. Usée. Vide.

— Est-ce que j'ai le choix… ? murmura-t-elle, la gorge nouée.

Elle ne savait pas encore que cette phrase allait la suivre. Qu'elle allait revenir. Encore et encore. Jusqu'à ce qu'elle apprenne à y répondre autrement.

Quelques semaines plus tard

Elle s'était imposé une routine. Se lever tôt. Travailler plus. Ne pas penser. Ne pas espérer. L'amour, c'était une dette qu'on paie seule.

Elle ne parlait plus à personne de ce qui s'était passé. Les gens posaient des questions avec des yeux pleins de pitié — elle préférait le silence à leur compassion inutile. Alors elle avançait, un peu comme un fantôme qui s'occupe juste pour ne pas s'effondrer.

Parfois, la nuit, elle se parlait à elle-même. Elle disait :

— Je suis fatiguée. Mais je vais survivre. C'est tout ce que je sais faire.

Un matin, en sortant d'un petit café qu'elle avait l'habitude de fréquenter, elle heurta quelqu'un en sortant. Juste une épaule contre une autre. Rien de violent.

— Pardon, dit-elle machinalement, sans même lever les yeux.

— C'est moi qui devrais m'excuser, répondit une voix jeune, presque trop douce pour l'heure qu'il était.

Elle leva les yeux.

Un garçon. Grand, peau dorée, des yeux bruns qui semblaient avoir trop vu, malgré leur éclat presque rieur. Il portait un pull large et des lunettes de soleil accrochées à son col, malgré l'absence de soleil.

Il la fixa une seconde de trop, comme s'il voyait quelque chose qu'il reconnaissait en elle.

— Vous allez bien ? ajouta-t-il, avec une inquiétude sincère, un peu déplacée pour un inconnu.

Elle hocha la tête, confuse.

Il sourit. Un sourire bancal. Comme le genre de sourire qu'on fait quand on ne sait pas comment vivre non plus.

— Moi non plus, murmura-t-il en partant, comme s'il répondait à ce qu'elle n'avait pas dit.

Désolée. Je suis un peu occupée, on ne pourra pas se parler. Excuse-moi…

Je raccrochai en vitesse. Je me précipitais au travail, comme chaque matin. Rien. Aucune surprise. Pas un "merci", pas un "bon anniversaire", pas même un café tiède. Dix ans de vie. Trois ans à enchaîner des petits boulots pour l'aider à rembourser ses dettes. Pour finir comme ça. Jetée.

Je serrais les dents. Pas de larmes. Pas ici. Pas maintenant.

Le métro était bondé, mais j'ai eu de la chance, j'ai réussi à me glisser entre deux portes sans que personne ne m'agresse du regard. J'étais vide. Mais droite.

J'étais serveuse dans un grand resto chic. Le genre d'endroit où les clients pensent acheter le respect avec leurs additions à cinq chiffres.

— Aysha !

— Gya, combien de fois je t'ai dit de ne pas m'appeler comme si on avait le même âge ? J'ai 12 ans de plus que toi.

— Je l'oublie toujours, désolée… Mais tu me croiras jamais ce qui vient d'arriver…

Elle parlait déjà trop vite. Gya, c'était la seule qui avait su me tendre la main quand je débarquais ici, paumée, dépassée. Depuis, on s'était bien trouvées.

Mais aujourd'hui, j'étais ailleurs. Je n'arrivais pas à sortir ce gars de ma tête. Ce garçon dans la rue l'autre jour. Son regard bizarrement doux. Ça m'obsédait, je ne savais pas pourquoi.

— Aysha, apporte ça à la table 8.

— Oui, tout de suite…

J'étais dans la lune. Et puis BAM. Un choc.

— Mais t'es aveugle, connasse ?!

Je sursautai. Un homme m'avait foncé dedans.

— Désolée monsieur, mais ce n'était pas moi le problème. Je me suis arrêtée. C'est vous qui m'avez foncé dessus.

— Elle est insolente en plus ? Mets-toi à genoux et excuse-toi. Tu sais qui je suis ?

— Non. Mais j'en sais assez. Une partie d'ordure arrogante. Je ne me mettrai pas à genoux pour toi.

Gya accourut, visiblement paniquée.

— Oh lala ! Mes plus plates excuses, Monsieur Braker.

Elle s'inclinait. Pour moi. Et ça, je ne pouvais pas le supporter. Même si je refusais de plier, je savais que ma fierté avait un prix.

— Vous êtes contents, Monsieur Braker ?

Il cracha un "c'est mieux", comme si on lui devait la paix.

[Point de vue du garçon inconnu]

Il avait tout vu. Installé à une table plus loin, une tasse de café à moitié vide devant lui.

— C'est comme ça qu'il faut traiter les femmes ? disait Braker à ses amis.

Il grinça des dents. Un vieux réflexe. Il aurait pu s'approcher. Il aurait pu dire un mot. Mais il savait que ce n'était pas encore le moment.

Alors, il se leva, jeta quelques billets sur la table, et sortit en silence.

> Argh… Que du dégoût.